dimanche 20 juillet 2008

Voyage en Palestine



J'y pensais depuis quelque temps, je voulais aller voir sur place, me défaire des idées reçues, du filtre de la presse, et découvrir sur place la réalité, me faire une opinion par moi-même, à mes risques et périls.


J'y pensais vaguement, et puis la rencontre d'une artiste israélienne, Yael Bartana et la découverte de son film Summer Camp ont été les déclencheurs :

L’affiche montrant un valeureux pionnier sioniste regardant l’avenir sous le titre, Summer Camp, la salle de spectacle dans laquelle le film est présenté, la musique martiale et romantique (de Paul Dessau), la mise en scène sous-eisensteinienne, tout évoque le cinéma de propagande des débuts d’Israël, les valeureux colons-combattants qui domestiquent le désert et construisent un nouvel Etat, un nouveau mode de vie, plus beau, plus sain, plus moderne sur une “terra nullus”. Mais ce film de l’Israélienne Yael Bartana (déjà vue à Paris ici) adopte tous ces poncifs de la propagande sioniste des origines pour montrer tout autre chose : la reconstruction par un groupe de volontaires, israéliens, palestiniens et européens, sous les auspices de l’organisation israélienne ICAHD, de la maison d’un Palestinien que l’armée a détruite en représailles. On déblaie les gravas, on porte les moellons, on coule du béton, les murs s’élèvent : comme un ballet, une performance. A la fin, la famille y emménage, même si on sait bien que la maison sera de nouveau détruite par un bulldozer de l’armée, qui rode à proximité. C’est un détournement ingénieux des codes classiques de la propagande, d’autant plus que la protestation s’exprime ici par la construction et non par la destruction.

Je pars donc dans quelques jours dans un camp de ce type, avec autour tout un programme de rencontres.
Vais-je en revenir différent ? Indifférent ou militant ? Bouleversé ou blasé ? C'est ce que je vais tenter de découvrir, et de partager au cours de ce mois. J'essaierai d'écrire chaque jour mes découvertes, mes impressions, mes indignations