D'abord surpris par le fait qu'avant l'embarquement à Paris, il n'y ait pas eu de vérification particulière de mes bagages, j'étais un peu anxieux au moment du passage de l'immigration. On m'avait dit de rester discret, d'en dire le moins possible, que si je disais dans quel but je viens, je pouvais être refoulé, ou n'avoir qu'un visa de 10 jours. En fait, ça s'est passé très bien : but du voyage ? tourisme, durée du séjour ? un mois, et banco. Le secret ? Un achat la veille à Saint-Sulpice d'un crucifix assez voyant, porté sur un T shirt noir, ça fait très clergyman. Mais, comme je suis un peu parano, je me dis que le Mossad lit peut-être ce blog...
Arrivée à l'aéroport, du bruit, de la fureur, des cris. L'hébreu est une langue que j'ai du mal à trouver douce et poétique, je devrais sans doute écouter des poèmes d'amour en hébreu, mais là les gens s'engueulent autour des minibus (sherout) pour Jérusalem, ça crie, ça proteste. Beaucoup d'hommes en noir, avec des femmes discrètes, des ribambelles d'enfants pâles, impression un peu étrange. Ici et là, quelques Arabes longeant les murs, à peine visibles dans la foule.
Dans le minibus, une jeune femme (éthiopienne ?) passe l'heure entière du trajet à parler fort au téléphone, avec le sans-gêne le plus total; un vieil homme l'engueule, tout le monde crie. Curieux, cette tension permanente. Michael Warshaswky en parle dans le livre que je citais il y a quelques jours, A Tombeau ouvert, j'y reviendrai.
Le minibus a fait le tour de tous les quartiers de Jérusalem avant de me déposer à mon hôtel, dans le centre. Longue journée : demain j'explore.
mercredi 23 juillet 2008
Départ
Donc je pars ce matin, plein d'espoir et de curiosité, mais aussi un peu anxieux : que va-t-il se passer ? Aurais-je des problèmes à l'arrivée en Israël ? au départ, plutôt, m'a-t-on prévenu. Vais-je savoir rester calme et posé face aux injustices ? Comment témoigner de manière aussi factuelle que possible ? Ce sera aussi un exercice pour mieux me connaître moi-même.
Mon ambition serait, immodestement, d'écrire ici des chroniques aussi justes, aussi bien senties que celles d'Amira Hass dans son livre 'Reporting from Ramallah' : je suis plein de respect devant cette femme.
Allez, je pars. J'écrirai peut-être ce soir, une fois arrivé à Jérusalem. Le bulldozer et la pelleteuse, instruments de la colonisation, semblent y devenir des instruments de rébellion.
En haut, la reproduction dans le 'Subjective Atlas for Palestine' (010 Publishers, Rotterdam, 2007), d'un des panneaux routiers spécial Palestine, conçus par la jeune artiste Massoon Sharkawi.
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