vendredi 25 juillet 2008

L'invention de la photo


Septième station du chemin de croix : ici Véronique essuya la visage du Christ avec un voile, et la première image fut créée.

Chemin de croix

Cet après-midi, avant le shabat, j'ai suivi le chemin de croix sur la Via Dolorosa, mené par cinq moines franciscains, suivis par une foule de pélerins, nonnes et touristes.

Il y a aussi un bedeau en fez rouge avec un fouet (symbolique à la main).

Et on finit au Saint Sépulcre. Impossible d'accéder au tombeau, trop de monde, mais l'édifice qui l'abrite est percé de deux boyaux obliques à travers lesquels j'ai pris cette étrange photo d'une bougie fixée sur le livre de prières d'un des moines.

Saboteurs ? Terroristes ?

Dans Jérusalem Ouest, des petites plaques bleues rappellent les hauts faits des combattants de l'Irgun et des autres mouvements clandestins au moment de la guerre de 1948. Leur texte est en général très 'politiquement correct' au sens local du terme : des héros, aucune atrocité, etc..
C'est pourquoi j'ai été surpris de trouver ici ce que j'ai d'abord lu 'saboteurs'. Ayant photographié la plaque, je réalise que ce qui est écrit, c'est 'saboreurs'. Mot étrange, inconnu au dictionnaire, fusion de sapeur, de sabreur et de saboteur, peut-être ou lapsus révélateur d'une incapacité à assumer ces attentats, la bombe de l'hôtel King David ou l'assassinat de Bernadotte. (Après vérification, le texte hébreu dit 'combattants', pas 'saboteurs')


Pas très loin, dans un petit café, je remarque l'affichette ci-dessus, un permis de chasse au terroriste. Pas mal, non ? La patronne m'engueule quand je prends la photo, je lui réponds que si elle a affiché cela, c'est qu'elle veut qu'on le voit, qu'elle ne devrait pas avoir honte de ses opinions.

Dans la mythologie ici, il y a les terroristes pour la bonne cause, Begin, Shamir and co en 1948 et les mauvais terroristes, ceux qu'on combat aujourd'hui. C'est tellement simple le monde, quand on ne réfléchit plus. En France, il y a 65 ans, nous avions aussi des terroristes.

Rien à voir

Mais je viens de recevoir ce message.

George Carlin's Views on Aging

Do you realize that the only time in our lives when we like to get old is when we're kids? If you're less than 10 years old, you're so excited about aging that you think in fractions. 'How old are you?' 'I'm four and a half!' You're never thirty-six and a half. You're four and a half, going on five! That's the key.
You get into your teens, now they can't hold you back. You jump to the next number, or even a few ahead. 'How old are you?' 'I'm gonna be 16!' You could be 13, but hey, you're gonna be 16! And then the greatest day of your life . You become 21. Even the words sound like a ceremony . YOU BECOME 21. YESSSS!!!
But then you turn 30. Oooohh, what happened there? Makes you sound like bad milk! He TURNED; we had to throw him out. There's no fun now, you're just a sour-dumpling. What's wrong? What's changed? You BECOME 21, you TURN 30, then you're PUSHING 40. Whoa! Put on the brakes, it's all slipping away.
Before you know it, you REACH 50 and your dreams are gone. But wait!!! You MAKE it to 60. You didn't think you would! So you BECOME 21, TURN 30, PUSH 40, REACH 50 and MAKE it to 60.
You've built up so much speed that you HIT 70! After that it's a day-by-day thing; you HIT Wednesday! You get into your 80's and every day is a complete cycle; you HIT lunch; you TURN 4:30 ; you REACH bedtime. And it doesn't end there. Into the 90s, you start going backwards; 'I Was JUST 92.' Then a strange thing happens. If you make it over 100 , you become a little kid again. 'I'm 100 and a half!' May you all make it to a healthy 100 and a half!!

HOW TO STAY YOUNG
1. Throw out nonessential numbers. This includes age, weight and height. Let the doctors worry about them. That is why you pay 'them.'
2. Keep only cheerful friends. The grouches pull you down.
3. Keep learning. Learn more about the computer, crafts, gardening, whatever. Never let the brain idle. 'An idle mind is the devil's workshop.' And the devil's name is Alzheimer's.
4. Enjoy the simple things.
5. Laugh often, long and loud. Laugh until you gasp for breath.
6. The tears happen. Endure, grieve, and move on. The only person, who is with us our entire life, is ourselves. Be ALIVE while you are alive.
7. Surround yourself with what you love, whether it's family, pets, keepsakes, music, plants, hobbies, whatever. Your home is your refuge.
8. Cherish your health: If it is good, preserve it. If it is unstable, improve it. If it is beyond what you can improve, get help.
9. Don't take guilt trips. Take a trip to the mall, even to the next county; to a foreign country but NOT to where the guilt is.
10. Tell the people you love that you love them, at every opportunity.

AND ALWAYS REMEMBER :Life is not measured by the number of breaths we take, but by the moments that take our breath away.
And if you don't send this to at least 8 people - who cares? But do share this with someone. We all need to live life to its fullest each day!!

Consensus


Une des choses étonnantes dans ce pays, est que, à part une toute petite minorité d'activistes et d'intellectuels, la quasi totalité des gens ne fait montre d'aucun esprit critique à l'égard du discours officiel. Dès que les mots 'antisémitisme', 'terrorisme' ou 'sécurité' sont prononcés, plus personne ou presque n'ose discuter, de crainte d'être perçu comme un mauvais citoyen, un mauvais Juif, un 'self-hater', un 'refuznik'.

Dans le Jérusalem Post (je préfère de beaucoup Haaretz, mais je ne l'ai pas trouvé) un long éditorial sur les médias (qui n'est apparemment pas encore en ligne sur leur site) et le fait qu'elles devraient faire preuve de retenue, à propos de l'enquête pour corruption d'Olmert et des négociations avec le Hezbollah. Puis, dans le même éditorial, une mention de l'incident récent où un soldat israélien a tiré à bout portant sur un Palestinien menotté dans le dos et aveuglé par un bandeau. On s'attendrait à ce que l'éditorial ne se contente pas de trois mots pour condamner l'incident, mais suggère à l'armée de discipliner et d'éduquer ses soldats, si tant est que ce soit possible.

Pas du tout : l'incident a été filmé par une jeune Palestinienne avec une caméra fournie par la ligue des droits de l'homme (B'Tselem), un des fers de lance de la lutte anti-occupation. L'éditorialiste du Jerusalem Post critique l'armée pour ne pas avoir éduqué ses soldats au fait qu'ils opèrent dans un environnement médiatique. En somme, continuez les exactions, mais vérifiez d'abord qu'il n'y a pas de caméra. D'ailleurs, l'enquête militaire n'a démarré qu'après que la vidéo ait fait surface, 15 jours après l'incident.

Partout ailleurs, ce cynisme ferait vomir, hurler. Ici, c'est normal, c'est pour la bonne cause, pour la lutte contre le terrorisme.