vendredi 1 août 2008

Humour malgré tout

SI LES MESSAGES POSTERIEURS A CELUI-CI N'APPARAISSENT PAS, CLIQUEZ SUR 2008, EN HAUT A GAUCHE


Sur un mur dans une des rues principales de Bethlehem.

Construction





Comme l'administration israélienne ne délivre pas de permis de construire aux Palestiniens, il ya un grand nombre de maisons construites 'illégalement'. De temps à autre, soit par intimidation, soit pour préparer l'implantation d'une colonie ou la construction du mur, l'administration ordonne la démolition d'une maison. Ca n'a rien à voir avec le 'terrorisme' (en fait depuis 2004, l'armée ne détruit plus que très rarement les maisons des familles étendues des terroristes, ayant jugé que c'était contre-productif).

Plus d'information sur le programme de démolition ici.

Cette maison est juste en face d'une colonie en cours d'implantation (au fond sur la photo). Le mur, en construction, passe à 100 mètres, en contrebas (on voit le chantier à gauche de la photo), et devait initialement passer plus près. La maison a été détruite le jour où Walid, le chef de famille, devait comparaître devant le tribunal pour contester l'ordre de démolition. Depuis trois ans, il vit avec sa famille dans une pièce dans la maison voisine de son frère. L'histoire est racontée ici.




Après diverses promesses stériles de l'Autorité Palestinienne et d'autres, HLT a obtenu l'argent et la main d'oeuvre (y compris une dizaine de volontaires étrangers) pour reconstruire la maison, et le chantier commençait aujourd'hui.



Il fait très chaud, des ouvriers et des amis ont commencé ce matin à élever les murs. Après que nos hôtes nous aient souhaité la bienvenue, nous faisons la chaîne pendant trois heures pour passer les seaux de béton au maçon. Épuisant, mais très concret !

Manif'






















En fait, ce matin, sous un soleil de plomb, manifestation contre la construction du mur. Quand on regarde une carte, il est évident que le mur n'est pas fait (exclusivement) pour la sécurité, mais qu'il annexe de fait les terres prises par les colonies actuelles ou prévues à l'est de la ligne verte.
Tous les vendredis matins, manifestation non-violente, avec des enfants palestiniens et beaucoup d'étrangers. C'est plutôt bon enfant de part et d'autre, pas de pierres, les armes restent en bandoulière, une double rangée de barbelés barre la route; il y a à la fois une volonté non-violente de la part des organisateurs, et la présence des étrangers qui assure aussi une protection éventuelle contre la violence. On agite des drapeaux, on crie quelques slogans, les meneurs palestiniens parlent aux soldats israéliens, en hébreu ou, avec l'un d'eux (marocain ?) en arabe. La police nous filme.

Je suis assez ambivalent face à ces actions : d'un côté, elles permettent la continuité des protestations, et un témoignage quand les étrangers sont de retour, et elles empêchent, ou diminuent la violence. D'un autre côté, ce sont juste des manifs, tous les vendredis : ça maintient une certaine pression, une certaine mobilisation, ici et à l'étranger, mais est-ce que ça change grand chose ?