Si être pro-palestinien, c'est soutenir l'Autorité Palestinienne, son semblant de pouvoir, ses prébendes et sa corruption (pas pire qu'en Israël, mais plus difficile à dévoiler), son rôle de tampon entre l'occupant et la population.
Si être pro-palestinien, c'est applaudir à toute action des Palestiniens, et en particulier justifier les attentats suicides contre des civils, et accepter que la lutte contre l'occupation soit davantage dirigée contre des civils que contre des militaires occupants.
Si être pro-palestinien, c'est comprendre et pardonner à cause de la situation les luttes internes Hamas-Fatah.
Alors je ne suis pas ce genre de pro-palestinien.
Pour moi, l'important est qu'un peuple est occupé, que sa terre a été prise, qu'il en a été chassé, et qu'il lutte chaque jour contre une occupation inégale, l'important est que cette lutte se fait le plus souvent dans la dignité, l'honneur, la non-violence, l'important est que face à l'injustice et l'inégalité, un peuple entier se maintient tant bien que mal et lutte en silence.
Si être anti-Israël, c'est vouloir rejeter les Juifs à la mer, c'est nier leur extermination sous le troisième Reich, ou s'en réjouir.
Si être anti-Israël, c'est refuser toute négociation, c'est parler de génocide et d'extermination pour décrire l'occupation.
Si être anti-Israël c'est assimiler l'ensemble des Israéliens ou des Juifs aux positions extrémistes du Shas ou des colons de Hébron.
Alors je ne suis pas ce genre d'anti-Israël.
Pour moi, l'important est de dénoncer la contradiction essentielle entre la politique ethnocentrique, raciste et coloniale de l'état d'Israël et sa prétention à être reconnu comme une démocratie occidentale, la contradiction entre l'humanisme juif et les abus des droits de l'homme en Palestine occupée, l'important est de montrer que l'idéal sioniste (peut-être pas celui de Ahad Ha'am, mais celui de Jabotinski et de Ben Gurion) ne peut pas être compatible avec la démocratie et l'anti-racisme, l'important est de soutenir les Justes au sein d'Israël qui dénoncent les atrocités commises par l'armée, la police et les colons en leur nom.
Ce n'est pas une position militante aisément étiquetable, mais, après plus d'un mois sur place, c'est la position à laquelle j'arrive. Elle ne débouche pas naturellement sur des actions militantes évidentes (boycott ?), mais sur un soutien plus ciblé; elle n'indique pas une solution évidente (un état ou deux états ?) et ne prétend pas dicter aux parties en présence ce qui est bien et ce qui ne l'est pas, mais elle soutient ce qui va dans le sens de la vraie démocratie, de la justice et de l'égalité.
J'habite Paris, pas Jérusalem, je ne suis ni juif, ni arabe; je viens d'une famille où on a sauvé des Juifs il y a 65 ans et aidé des Arabes il y a 50 ans. Mes actions futures seront sans doute de deux types : aider telle organisation palestinienne ou israélienne activiste à mieux fonctionner, à mieux se faire connaître, et apporter ma modeste contribution à l'effort de destruction des mythes véhiculés par la propagande pro-israélienne.
Et puis, inch'allah, l'an prochain à Jérusalem, de nouveau.
dimanche 31 août 2008
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