Comme vous pouvez l'imaginer, mes talents de maçon sont pour le moins limités et ma contribution a plus à voir avec un travail de manoeuvre, mais je sais maintenant faire (ou, plus précisément, je sais comment on fait) un toit plat : une journée entière passée à échafauder, à étayer, à assembler les tiges de fer du renforcement, à aligner les parpaings (heureusement montées sur le toit de fortune par la grue du camion de livraison et non pas à la force des bras), à recouvrir le tout de grilles de fer. Nous avions les jours précédents 'fait' le béton des murs avec une chaîne de seaux depuis une bétonnière artisanale jusqu'au maçon sur l'échafaudage, et faire de même pour le toit nous effrayait un peu.
Heureusement, à 18h, après une longue journée torride où tout a été mis en place, sont arrivés un camion pompe et un camion bétonnière, et tout a été fait en moins d'une heure.
Visage émerveillé des habitants futurs de la maison, petite fête, gâteaux et fruits, on a fini à 20h, épuisés. Aujourd'hui, repos, pour soigner courbatures, coups de soleil (du type terrassier, encolure et bras seulement) et piqûres de moustique (monstrueuses).
Comme je suis le moins jeune de l'équipe, j'ai droit à l'épithète respectueuse d'Abou Skandar.
Hier soir, à la nuit tombée, en attendant le véhicule pour le retour au centre où nous sommes hébergés, je suis abordé par cinq jeunes Palestiniens du village, étudiants à Bethlehem. On parle un peu de la situation, mais surtout de leur absence d'espoir : que faire, comment survivre, comment échapper à cette chape de plomb.
1 commentaire:
Tu liras quand tu rentreras : dans le troisième numéro de XXI, consacré aux religions, il y a un reportage sur les franciscains de Toulouse qui ont initié les cercles de silence pour protester contre l'enfermement des sans-papiers. Très intéressant, notamment en ce qui concerne le parcours pour le moins étonnant (MIR, entre autres) du frère porte-parole.
Bon courage pour la suite, Abou
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