Réunion intéressante ce soir avec un 'activiste' palestinien d'une soixantaine d'années, Rifaat Aziz, réaliste, et assez critique sur les lacunes du mouvement palestinien, mais parfois un peu désabusé (et très traditionnel sur les moyens d'action à employer en Occident : une manifestation de rue vaut mieux qu'une campagne d'e-mails : pas sûr, mais bon).
J'en retiens en particulier l'idée simple que les campagnes de sensibilisation doivent être adaptées à leur public : la base même du marketing ! ce qui compte, ce ne sont pas les qualités intrinsèques de mon 'produit', c'est comment il répond aux attentes de ceux qui m'écoutent.
Il mentionne en particulier un sondage au Danemark, pour mesurer les opinions des jeunes Danois sur différents éléments de l'occupation : le mur, les violations des droits de l'homme, les violences de l'armée, les colonies, les confiscations de terres, les destructions de maisons. Les deux derniers points étant ressortis comme les plus importants, la campagne anti-occupation a mis l'accent là-dessus. Je me verrais bien essayer d'organiser un tel sondage en France.
Il reconnaît aussi que la différence de traitement dans les médias n'est pas due seulement à leur partialité, à leur capital ou au poids de Rupert Murdoch, mais est aussi due à l'incapacité des Palestiniens et des pro-palestiniens à articuler un message clair et percutant. Alors que le message pro-israélien, lui est très clair : culpabilisation à cause de la Shoah, accusation d'antisémitisme face à toute accusation, et mise en avant de la sécurité face aux barbares terroristes pour tout justifier.
On navigue trop souvent entre un gentil discours pacifique qui ne tient pas compte des réalités politiques, et un discours violent et raciste antisémite qui ne tient non plus aucun compte des réalités et des solutions possibles.
mardi 5 août 2008
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