mardi 26 août 2008

Encore une histoire de checkpoint


Encore une histoire de checkpoint (photo du mirador à Qalandia). Et pourtant mes passages de détenteur d’un passeport français n’ont rien à voir avec ce qu’endurent les Palestiniens.
Ce matin-là, dans le minibus, une jeune femme avec un bébé qui doit avoir un mois, pas plus. Elle reste dans le bus au checkpoint avec moi et quelques vieilles.
La jeune soldate qui monte dans le bus, accompagné par un homme d’une des sociétés à qui la sécurité est sous-traitée, doit avoir moins de 20 ans. Mépris et brutalité habituels.
La jeune mère a le certificat de naissance du bébé, établi par l’état-civil palestinien, mais il n’est pas encore inscrit sur son laissez-passer israélien qui lui permet d’aller à Jérusalem.
Ma voisine me traduit à mi-voix (et se fait engueuler par la soldate : l’étranger n’a pas besoin de savoir !) : la grand-mère, qui vit à Jérusalem, est mourante, la mère veut qu’elle voit son petit-fils avant de mourir, elle n’a pas encore eu le rendez-vous pour inscrire le bébé sur son laissez-passer, qui prend un mois d’attente.
La soldate s’en fout, le bébé ne peut pas passer, la mère seule peut. Ca commence à chauffer un peu, les vieilles s’énervent, crient, supplient, la jeune mère est en larmes, le chauffeur ne dit rien (on m’a dit que les chauffeurs de ces minibus étaient plus ou moins collabos), la soldate ne veut rien entendre, c’est le ‘mercenaire’, plus calme, plus âgé qui finalement va chercher un sergent qui décide que le bébé peut passer.
Au fait, le mur et les checkpoints, c’est pour la sécurité d’Israël, menacée par un bébé d’un mois. Par contre, on n’a pas vérifié ma valise, ni aucun des autres bagages dans le coffre du bus : on passait tranquillement des armes et des explosifs, aucun contrôle. Sous couvert de sécurité, une fois de plus, humiliation et racisme, la matrice de contrôle.

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